La canicule continue de s’étendre mercredi 24 juillet sur la France, où le mercure va flirter avec les 40°C sur une grande partie du territoire avant de grimper encore un peu plus jeudi. Une chaleur synonyme de danger même pour les personnes en bonne santé.
Avec 73 départements en vigilance orange, selon La Chaîne météo*, cette deuxième vague de chaleur intense en moins d’un mois frappe presque tout le territoire. Partout, la température s’approchera des 40°C, et la vague de chaleur n’épargnera qu’une toute petite partie de la France, à la pointe de Bretagne et en Méditerranée. «Elle sera aussi forte et quasiment aussi étendue que celle d’août 2003 avec un pic d’intensité de mardi 23 à jeudi 25, précise La Chaîne météo. Elle sera toutefois moins durable (3 à 5 jours contre 13 jours en 2003, en moyenne).»
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Après une journée de mardi qui a vu plusieurs villes comme Brive (41,5°C), Bordeaux (40,9°C), Angers (40,5°C) ou Rennes (40,1°C) battre leur record absolu de chaleur, La Chaîne météo indique des températures du même ordre mercredi, avec des valeurs souvent entre 36 et 42°C.
Le pire est cependant à prévoir pour jeudi, «pic de chaleur», selon La Chaine météo. Le mercure devrait dépasser les 40°C sur un grand quart nord-est du pays en particulier, avec des pointes à 43°C localement et une journée qui pourrait être plus chaude que les pires jours de la canicule de 2003. Il n’est ainsi «pas exclu» que certains départements soient placés en vigilance rouge, selon la Direction générale de la Santé. Cette alerte rouge avait été utilisée pour la première fois en juin dans quatre départements du Sud, entraînant l’annulation d’événements sportifs et de sorties scolaires. L’école avait également été rendue facultative.
Paris notamment devrait battre jeudi son record de 1947 (40,4°C). Mais le record absolu pour la France de 46°C, qui date de juin dernier, ne sera en revanche pas atteint. La baisse des températures sera ensuite «brutale et rapide» vendredi, selon la Chaine météo. Il faudra attendre samedi pour voir la fin de cet épisode sur l’ensemble du territoire.

Des risques pour tous
«Cette canicule sera très difficilement supportable, prévient La Chaîne météo, car en milieu d’été, la durée du jour est toujours très longue, et la forte chaleur accumulée en journée aura beaucoup de mal à s’évacuer dans la nuit.» De quoi alimenter les craintes, et pas uniquement pour les personnes les plus vulnérables.
Si depuis la canicule historique de 2003, qui a fait quelque 15.000 morts, les autorités insistaient surtout sur les risques pour les personnes vulnérables, les mises en garde visent désormais toute la population. «Le mois dernier, nous avons vu que les mesures de sécurité prises dans les lieux collectifs, notamment vis-à-vis des personnes âgées ou des enfants en bas âge, fonctionnent bien et permettent une bonne prévention des complications liées à la chaleur», a noté mercredi la ministre de la Santé Agnès Buzyn sur France Inter, précisant que seulement 3% des passages aux urgences lors de cette canicule y étaient liés.
Mais «nous observons des prises de risque des citoyens qui ne se sentent pas concernés», a-t-elle insisté. Noyades par hydrocution, hyperthermie potentiellement mortelle lors d’un effort sportif ou dans une voiture surchauffée… «Au-dessus de 37°C, notre corps fait un effort considérable pour se refroidir» et avec un effort sportif, «on aggrave considérablement le risque de voir la température du corps augmenter», a-t-elle prévenu.
Des risques de sécheresse
La canicule arrive au moment où 73 départements sont déjà concernés par des restrictions d’eau. Le risque est pour l’instant «tendu mais maîtrisé», selon la secrétaire d’État à la Transition écologique Emmanuelle Wargon mardi après la réunion de la commission de suivi hydrologique du Comité national de l’eau «mais nous devons être très vigilants» a-t-elle ajouté. Elle a notamment appelé «au civisme» de chacun pour éviter de gaspiller l’eau.
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Pour aider les agriculteurs, le gouvernement va demander le versement anticipé d’une partie des aides européennes, soit une avance de trésorerie d’un milliard d’euros.
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